• Chapitre 19

    La journée venait de se terminer. Je n'avais cessé de penser aux paroles de Valentin si bien que toute la journée j'avais été distraite, enfin plus qu'à mon habitude. J'ai même été réprimandée par plusieurs de mes professeur plusieurs fois. C'était la première fois que je me faisais reprendre par des professeurs pour mon manque d'attention.

    C'est vrai qu'il m'en fallait pour me faire reminer mes pensées mais il y avait toujours eu une certaine limite que je n'avais jamais franchi. Mes problèmes ne devaient jamais empiéter sur mes cours. C'était la première fois qu'un professeur me demander de répéter ce qu'il venait de dire. Se faire interroger à votre insue, c'était une sensation bien désagréable. Comment dire, en temps normal je n'aimais pas participer et encore moins me faire interroger (même lorsque je connaissais la réponse) mais aujourd'hui j'avais encore plus détesté que d'habitude. Quand on vous interroge et que vous n'étiez même pas attentif, c'est comme si soudainement on vous tirez du lit pour vous mettre à nu sous une douche froide. C'est ça. Vous avez d'abord une boule qui se forme dans votre ventre puis qui remonte doucement sous vos côtes et dont la monté ne s'arrête jamais jusqu'à se dédoubler pour pouvoir être à deux endroits en même temps. Dans votre gorge et dans votre poitrine. Votre coeur s'accélère sans que vous ne sachiez si c'est à cause de votre boule d'angoisse ou bien à cause de tous ces yeux rivés sur votre visage qui commence alors à rougir. Vous sentez même vos oreilles chauffer. Vous avez chaud. Vous n'arrivez pas à prononcer un mot et la tête vous tourne. Qui n'a jamais ressentie cette sensation ? J'avais l'impression que c'était la même qu'en cours d'espagnol quand je ne comprenais rien à ce que venait de dire le professeur et dont l'envie première était de fuir, partir en courant, suivre votre instinct de survie parce que vous savez que si vous restez ici tout le monde saura que vous n'êtes pas à la hauteur. Vous n'avez pas le niveau et plutôt que décevoir vous préférez partir de votre plein gré plutôt qu'être humilié. Il n'y a rien à dire. C'était la même sensation désagréable.

    Je pensais pouvoir la ressentir qu'en cours d'espagnol mais je me trompais.  C'était terrifiant. J'espère ne plus  avoir à la sentir me parcourir pensais-je dans le bus.

    Je regardais le payasage défiler puis mes yeux commencèrent à s'aloudir et j'entrai dans un état de "half-sleeping" comme dirait Mathilde. Je me laissais bercer par le vronbrissement du moteur du bus et installée confortablement dans mon siège je laissais ma tête rouler contre la vitre et taper doucement contre la mousse du siège. Mon sac sur mes jambes me procurait comme un poid, le poid de ma couverture chaude qui m'attendait dans mon lit.

    Je ne savais pas où j'étais du trajet qui m'emenait chez moi, ni même à quel carrefour giratoire je me trouvais, cet arrêt était-ce un feu oubien un piéton qui voulait traverser ? Je n'en savais rien, il fallait seulement que j'ouvre les yeux et j'aurais été fixée mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas briser cette sensation magique, cet état de bien être. Si je relevais les paupières certainement que je verrai que la fin approchais et je ne le désirais pas. Encore un peu, un peu plus, quelques minutes. Je  voulais que le bus ne s'arrête jamais.


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