• Chapitre 14

    Il était à présent 20h00. Rien ne c'était encore passé. Une journée banale, une journée comme les autres. Sans rien de nouveau, sans rien de spécial. Une soirée comme les autres avec une dispute avec ma sœur qui a mal finie au sujet d'une chose bien futile et depuis elle pleure dans sa chambre parce qu'elle n'a pas réussi à avoir le dernier mot. Mon frère était en train de regarder un dessin animé sur la télé dans sa chambre. Ma mère n'allait pas tarder à rentrer et le repas était prêt (contrairement à la dernière fois). Mon père, lui, était sûrement quelques part où je n'irai jamais et dont il ne me dira jamais les coordonnées. Il faut dire que les journées banales sont les plus fatigantes je trouve, rien ne se passe, rien. Tout est prévisible, monotone. Rien qui puisse faire rebondir cette journée. Je m'allongeai sur mon lit et regardai mon plafond blanc et gravé. Lorsque j'étais petite ces gravures qui n'étaient que des traits réguliers me faisaient penser à des petits canards qui s'emboîtaient. Oui des petits canards qui portais des casquettes à l'envers comme les rappeurs ! Des rappeurs de profil qui pouvaient me laisser voir leur énorme œil ovale ! Chaque fois que je les regarde ça me fait rire. Et maintenant encore enfin... plutôt sourire mais c'est déjà ça de prit. J'inventais à chaque fois des histoires différentes tantôt c'était le vilain petit canard, tantôt une aventure totalement incroyable et plus qu'originale. Mes histoires étaient représentantes de mon humeur et la plupart du temps je me les inventais pour m'endormir ou me remonter le moral. Ou encore quand mon frère ou ma sœur venaient dormir dans ma chambre parce qu'ils avaient fait un cauchemars, je prenais ma petite lampe torche et j'éclairais mon plafond avec, je leur racontais tout et n'importe quoi tant que ça pouvait les calmer et les faire se rendormir paisiblement. Maintenant que j'y pensais ça faisait très longtemps que je n'en avais pas créées. Quand était-ce la dernière fois ? Je m'en souviens vaguement... il me semble que c'était quand mes parents s'entendaient encore bien. Oui c'était quelques années après le cinquième anniversaire de Jérémy et je crois que c'était après une belle journée, dans mon souvenir c'était après être aller au zoo. Nous avions pique-niqué et rendu visite aux différents animaux, à l'époque l'accès à toutes les bêtes était gratuit alors qu'aujourd'hui aller voir les caméléons, alligators, les perroquets, etc. sont payant malheureusement. Combien de temps je ne suis pas retournée au zoo ? Quatre ? Cinq ? Six ans peut-être ? Oui vous l'aurez compris cela faisait très longtemps que je n'y étais pas allée. Je me souviens qu'il y avait des sculptures en bois gigantesques d'ours, de rhinocéros, et de loups dissimulaient un peu partout dans la zone. Papa nous avait portés sur leur tête et Maman nous avait pris en photos. Quand je tenais Jérémy j'avais toujours peur qu'il tombe c'est pour cela que je le serrais de toute mes forces tellement fort qu'il en devenait bleu-violet je pense ! C'est peut-être pour ça que maintenant il n'arrête pas de m'étrangler dès qu'il le peut... ceci pourrait expliquer cela.

    Je me sentais de plus en plus lasse. Une larme coula, de la tristesse ? Non. De la fatigue. C'est tout ce que ça pouvait être. Je fermais mes yeux et portai une main devant mes yeux et tendais le bras j'essayais de toucher quelque chose mais quoi ? Je ne sais pas. Il y avait des jours comme ça où je me sentais inutile, où j'avais l'impression que ma vie ne valait pas la peine d'être vécue, que rien de ne changerait si j'étais là ou non. Oui, inutile. C'est comme ça que je me sentais. Je suis une incapable comme ma mère me le dit si souvent, au fond elle a peut-être raison. C'est vrai. Je me dispute sans cesse avec ma sœur, je me bas tout les jours avec mon frère même si c'est pour rire au départ ça finit toujours dans les larmes. Je ne suis pas capable de réussir à garder la maison propre, le ménage il faut dire que ce n'était pas vraiment ma tasse de thé. Ensuite je suis une véritable fainéante : j'utilise dès que je le peux ma sœur ou mon frère pour faire les corvées. Si j'avais une grande sœur pareille je crois que je la détesterais, je ne lui obérais jamais. Je comprend Nelly à présent. Je suis vraiment une personne horrible. Dès que je le peux je tire la situation à mon avantage. Ma mère a raison si mes parents divorçaient c'était à cause de moi parce que si mon père partait c'était parce que ma mère criait et si ma mère criait c'est parce que je ne suis pas à la hauteur de ses attentes. Mais était-ce vraiment de ma faute ? Oui ! Je dois arrêter de me cacher et regarder la vérité en face pour une fois. Arrêter de fuir. Arrêter de chercher un coupable parce qu'au fond de moi je sais que je suis la seule fautive. Je m'en veux pour toute les fois où ma sœur c'était faite gronder si je l'avais aidée, expliquée, montrée, si j'avais fait les choses à sa place alors Maman ne se serait pas énervée contre elle. Sûrement. Je devine en tout cas.

    Je me redressais. Allons bon c'est bientôt Noël. Ce n'est pas le bon esprit à adopter ! Soyons plus optimiste ! Afin de me motiver je me frappais deux fois les joues. Les gens ne doivent pas s’inquiéter pour moi après tout je mérite ce qu'il m'arrive. Je m'assis à mon bureau et ouvrai mon cahier. Avec toutes ces futiles pensées j'avais complètement oublié mes devoirs. Surtout que mes profs n'y vont pas avec le dos de la cuillère concernant la quantité de devoirs. Je me concentrais du mieux que je pouvais après tout, tout ce qu'il me restera c'est mon avenir, mon objectif : devenir médecin. Pourquoi je voulais exercer cette profession ? Ne me le demandez pas je ne sais pas moi-même. Autrefois je le savais, autrefois. Mais aujourd'hui je suis emplie de doutes. 8/20. La dernière note que j'ai eu. Dans une matière scientifique. Comment je peux faire avec une note pareille ? En primaire j'avais eu un 5 en sciences. À l'époque ça m'avait déstabilisé. Pourtant j'avais souris devant tout le monde mais au fond je me sentais vraiment mal. La seule chose qui pouvait me faire aimer de mes parents, dissout. Disparu. Je les avais déçu je ne pouvais plus les regardais jusqu'à remonter ma moyenne. Oui dès enfant on m'avait programmée à la réussite scolaire qui mènerait à la réussite professionnel. Mais ce 8 ne devrait pas m'atteindre, après tout mes parents étaient aux bords du divorce. Ma mère ne me supportait plus. Je ne compte plus le nombre de fois où elle a voulu me mettre en pension, le nombre de fois où elle m'a ordonnée de ne plus l'appeler « maman » alors pourquoi ça me fait tant souffrir ? Même si j'avais pourtant affirmé que tout cela ne me ferai plus rien ! Alors pourquoi j'ai autant mal ? J'avais dis que je ne me voilerai plus la vérité... c'est parce qu'au fond de moi il existe une toute petite part qui cherche de l'amour maternel. Enfant, ma mère ne s'occupait plus que de ma sœur. Vu qu'elle était la dernière et moi l'aînée. Depuis la naissance de Nelly ma mère n'avait cessé de m’élever en tant que future adulte. Future mère. C'est pourquoi dès quatre ans j'avais entretenue un sentiment étrange. Un sentiment que les petites filles de mon âge ne devait normalement pas connaître : ne pas décevoir. C'était le seul moyen pour que ma mère m'aime, c'est ce que je pensais voilà la raison pour laquelle très jeune j'étais déjà très autonome, m'habiller, me coiffer, etc. je le faisais moi-même. J'étais déjà une adulte. Étant une adulte je ne pouvais pas montrer mes sentiments aisément c'est pour cela que dès que j'avais besoin d'un câlin ou d'un bisou j'allais voir mon père. C'est le seul à m'avoir pris dans ses bras d'aussi loin que je me souvienne. Ou bien je me confiais à mes doudous. C'était ma seule partie d’innocence. Ma seule partie enfantine. Évidemment il a fallut que je m'en sépare un jour. C'est vrai qu'ils m'ont manqué un certain temps mais maintenant c'est du passé. Le passé. Je ne dois pas le regarder. Seul l'avenir est important. C'est pourquoi dès à présent je dois me concentrer et faire abstraction de toutes distractions.


  • Commentaires

    1
    Mardi 31 Décembre 2013 à 13:29

    Ca fait beaucoup de texte ;)

    2
    Mercredi 1er Janvier 2014 à 16:18

    Oui je sais >___< désolé

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