16h45.
« Je suis rentrée ! »
Je ne sais pas pourquoi je dis toujours ça quand j'arrive chez moi. Je sais pourtant très bien qu'il n'y a personne. Nelly rentre dans seulement une heure quand à Jérémy je devrai aller le récupérer à 18h00 ce qui me laissait une heure de répits, de calme... de solitude peut-être. Papa doit certainement traîner dehors avec des amis à faire je ne sais pas quoi et maman travaille et ne rentrera qu'à 20h00.
Tous les soirs c'est pareil. 
« Salut toi! » 
Je m’accroupissais et caressais Cali, la petite chienne de ma sœur, elle aime beaucoup tout ce qui se finit en I elle dit que c'est ''mimi''. Mais même si Cali est un nom qui finit en I je n'aurai pas appelé mon animal de compagnie ''s*lope''. Sûrement que Nelly ignoré la traduction de Cali en thaïlandais. Tant mieux pour elle je pense. Pour être honnête ça fait longtemps que j'ai arrêté d'essayer de la comprendre. Elle a déjà 14 ans et demi, elle est en troisième mais pourquoi elle continue de faire une collection de peluches ? Pourquoi sur son lit il y a trois nounours, deux lapins, deux cochons, un éléphant et quatre, oui quatre tigres ! Et comment peut-elle réussir à dormir avec toutes ces choses qui encombre sa couche ? A énumérer toute sa collection je suis fatiguée ! 
Je me laissais tomber sur le canapé en velours bordeaux déjà bien abîmé et fermais les yeux. J'inspirais et expirais puis peu à peu je sombris dans le sommeil.Je marchais dans les couloirs du lycée, seule. Il faisait sombre, il faisait froid. Ça devait sûrement être la nuit... Pourquoi j'étais ici la nuit ? Soudain j'entends des pas qui se mettent à courir... vers moi ! 
Par instinct je fuis. Je m'enferme dans une salle de classe et je ne fais plus aucun bruit. Mon cœur bat à plus de mille à l'heure. J'essaie de contrôler mes pulsations. J'ai les mains qui deviennent moites et de la sueur qui commence à perler de mon front. J'ai dû mal à avaler ma salive et j'ai une boule au ventre... un nœud même. J'ai peur... Les pas se rapprochent. Puis plus rien. Plus un seul bruit. Le calme plat. Ils sont sûrement partis. Je m'apprête à abaisser la poignet quand soudain celle-ci s'agita dans tout les sens avec force. De peur et de surprise je bondis en arrière et tombe par terre. On aurait dit qu'un malade voulait à tout prix rentrer. Je recule sur les fesses puis me heurte à quelque chose. Il faisait noir et je ne voyais absolument rien. En voulant savoir à quoi je venais de me cogner je compris que c'était une personne... Je.. je n'étais pas seule. Mais ça ne me rassurais mais pas du tout. Je restais immobile. Je ne savais pas quoi faire.
Je sentis un souffle chaud sur ma nuque mais j'étais toujours incapable de bouger. J'étais paralysée.
«  - Je t'avais dit qu'on se reverrait.. »
Ce chuchotement à me donner des sueurs froides dans le dos, me semblais familier... Je levais lentement la tête. C'était....
«  - AAAAAAAAH ! »

♪♫♫♪♪♫♪♪♪♫♫

Je me réveillai en sursaut, haletante et passai mes mains sur mon visage. 
«  - Un rêve. Ce n'était qu'un rêve. »
J'essayais de reprendre mes esprits. Puis regardais l'heure : 17h03 j'avais dormis environ vingts minutes... Et ce n'était que maintenant que je remarquai que mon portable sonnait. Sûrement que c'est ce qui m'a réveillé. Je décrochai. En tout cas je remerciais vraiment la personne qui m'appelait.
«  - Allô ? 
- Enfin tu décroches ! Ça fait trois fois que j'essaie de t'appeler. »
C'était Mathilde. Elle est toujours là pour moi même quand elle ne le sait pas. En pensant à ça j'avais en même temps un sentiment de culpabilité... Sûrement à cause de ce qui s'est passé aujourd'hui.
«  - Excuse-moi je dormais. 
- Tu exagères ! Si tu ne tiens pas toute la journée couches-toi plus tôt !
- Oui maman. Bon sinon qu'est-ce que tu voulais sérieusement ? Malgré ma culpabilité je souriais.
- Les devoirs ! AIDE-MOI !!! »