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Chapitre 01
Je regardais le paysage défilé par la fenêtre. Je n'écoutais pas Mathilde mais j'entendais des brides de son monologue. Elle était en train de (me) parler des derniers ragots du lycée, sur un certain garçon trop « craquant » apparemment. Je n'écoutais vraiment pas. Je voyais le reflet de son visage sur la vitre du bus. Elle était toujours pareil : magnifique. Ses beaux cheveux châtain foncé étaient attachés ce matin en une tresse sur le côté et tombés sur son épaule gauche. Son maquillage était parfait juste ce qu'il fallait de noir sur les yeux pour agrandir son regard et ses yeux bleu gris étaient mis en valeur grâce à un fard à paupière de cette même teinte mais plus foncée qui lui allait parfaitement comme tout ce qu'elle portait d'ailleurs. Ses lèvres étaient colorés d'un beau rouge à lèvre rose pâle
( http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTsTsNY8pbIao3FoumokykJ7dS8R5pvItv3d8buKbPcXmpOQbiK_A ). Dès le matin elle arborait un visage si réjouit et illuminé qu'il fallait que je détourne le regard tellement elle brillait, contrairement à moi qui essayais désespérément de cacher mes cernes derrière mes lunettes...
« - SHUN ! Tu m'écoutes ? »
À oui, je ne vous ai pas dit, la plupart du temps elle m'appelait par mon nom de famille: Shun, depuis qu'elle avait découvert l'origine du prénom Carline. Il ne s'agissait pas du féminin du prénom Karl comme elle le pensait lorsque nous nous sommes rencontrées il y a trois ans, depuis elle utilisait Shun surtout lorsqu'elle m'appelait de loin ou qu'elle me criait dessus... En réalité, Carline signifiait à la base : charbon. Allez savoir pourquoi mes parents m'avaient choisie un prénom pareil. Quoi qu'il en soit je gardais sa signification secrète. Déjà qu'avec un nom pareil j'avais parfois du mal à m'en sortir...
- Hein ? excuse moi Mathilde. Tu disais ?
- Non mais sérieusement ! Écoute quand les gens te parlent.
- Promis la prochaine fois je ne cillerai pas de ta superbe et intéressante conversation. »
Elle me fixa avec ses yeux qui disait : c'est ça fou toi de moi, alors que moi je la regardais avec un de mes plus innocent sourire. C'est alors que nous nous sommes mises à rire comme des écervelées. Mais après c'est ce que nous sommes...
« - Oh mais regardez qui rit ? Alors on sait rire et sourire ? Tu n'as pas peur qu'on ne voit plus tes yeux ? »
Cette voix ô combien gênante et énervante que j'entendais dès le matin avait le don de me pourrir le restant de ma journée et la propriétaire de cette charmante voix n'était qu'autre qu’Éloïse. Je la déteste, comme toute sa clique. Elle se sent tellement supérieure simplement parce qu'elle met des tailles tellement basses qu'on peut voir son string en sortir ou parce qu'elle est au même niveau que nous car elle a redoublé sa troisième. Je ne voit vraiment pas de quoi être fière et porter sa tête aussi haute. À sa place je serais mortifiée de honte !
Je m'étais arrêtée de rire.
« - Qu'est-ce qu'il y a ? On vient d'interrompre votre moment de joie ?
- Qu'est-ce qu'elle a la chinoise ? Elle sait plus parler ? »
Ce nouveau pique venait d'être lancé par Anaëlle, une petite blonde toute menue. Elle était vraiment squelettique j'aurai pu mette ma main à couper qu'elle était anorexique...
Je me taisais. Ce n'est pas parce qu'elle m'intimidait mais juste que je ne voulais pas de problème.
« - Ça suffit !
- Non, c'est bon Mathilde, laisse...
- Ouai c'est ça fait ce que te dit la chinoise. »
Je n'en pouvais plus j'allais explosé et sûrement que j'allais faire quelque chose de regrettable mais mon poing me démangeais. Je le serrais, essayant de me contrôler du mieux que je pouvais mais ça suffisait maintenant.
« - Fous moi la paix.
- Sinon quoi ? Tu va me faire une prise de kung-fu ? »
Elle venait de dire cela en riant... J'en avais envie... ma gorge était serrée, je sentais que je n'allais pas tarder à la gifler... certainement que Mathilde avait vu ma main trembler c'est pour cela qu'elle avait mis la sienne par dessus la mienne.
« - C'est bon, Éloïse »
Cette voix ? Je levais la tête, c'était Valentin. Le Valentin. La personne la plus populaire du lycée, le mec toujours souriant qui faisait craquer toutes les filles. Sauf moi.
Le bus s'arrêta. Je serrais la main de Mathilde avant de me lever et de sortir du moyen de transport suivie de ma meilleure amie.
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